La constipation

 

Quels sont les symptômes de la constipation ?

On parle de constipation1 lorsque les selles ne progressent pas suffisamment rapidement dans le côlon (gros intestin), ce qui se traduit par :

  • des selles trop peu fréquentes,
  • des selles trop dures responsables de difficultés de défécation.

Le saviez vous ? La fréquence normale des selles varie largement d'un individu à l'autre : entre 3 par jour et 3 par semaine.

Illustration mal de ventre

Chez l'adulte, une constipation peut être évoquée lorsque2:

  • le rythme habituel d'émission des selles est perturbé devenant anormalement allongé : moins de trois selles par semaine ;
  • les selles changent de consistance devenant plus dures. Il devient difficile, voire douloureux, d'aller aux toilettes. Les selles peuvent également être peu abondantes et leur expulsion laisse une sensation de défécation incomplète.

La constipation peut être1 :

  • occasionnelle,
  • ou chronique si les symptômes persistent depuis plus de six mois. Cependant, même installée depuis longtemps, après avoir éliminé des signes d’alarmes tels que du sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée, une histoire médicale de cancer colorectal, elle peut être enrayée grâce à des mesures diététiques et d'hygiène de vie et éventuellement grâce à des mesures thérapeutiques3.

Pour résumer, les symptômes sont les suivants:

  • Selles dures
  • Selles peu fréquentes
  • Effort excessif pour aller à la selle
  • Ballonnements abdominaux
  • Sensation d’évacuation incomplète
  • Utilisation de manœuvres digitales pour évacuer les selles

En savoir plus

La constipation est définie, selon l’OMS, par l’émission de moins de 3 selles par semaine.

Cette définition est un peu trop réductrice, dans la mesure où elle n’évoque pas les troubles fonctionnels potentiellement associés.

Les critères de Rome IV viennent compléter cette définition en incluant les troubles fonctionnels ano-rectaux4.

Ainsi, selon les critères de Rome IV, la définition retenue pour la constipation dite chronique repose sur l’association d’au moins 2 symptômes suivants, présents depuis au moins 6 mois :

  • Moins de 3 évacuations spontanées par semaine
  • Dans 25 % des défécations ou plus :
    • - efforts de poussée,
    • - selles dures ou fragmentées (Bristol 1 ou 2),
    • - sensation d’évacuation incomplète,
    • - sensation de blocage ano-rectal,
    • - nécessité de manœuvres digitales pour aider à l’exonération

Les selles molles ou liquides sont rares en l’absence de laxatifs. Si les douleurs abdominales sont fréquentes, on peut retenir le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable avec constipation

Constipation – Qui est le plus à risque ?

La prévalence moyenne de la constipation est de 16 % chez les adultes et de 33,5 % chez les personnes âgées de 60 à 101 ans5. La plupart des études suggèrent que la prévalence de la constipation est plus élevée chez les femmes et chez les personnes institutionnalisées.
La prévalence de la constipation augmente avec l’âge3,6.

Femmes : les études suggèrent que 72 % des femmes rapportent souffrir de constipation et que les femmes sont deux fois plus susceptibles d’être confrontées à cette gêne que les hommes. Une augmentation de la prévalence chez les femmes entre 18-23 ans et 45-50 ans est également constatée 5,6,7.

Enfants : dans le monde entier, il est estimé entre 10 et 35 %8 le nombre d’enfants confrontés à des problèmes de constipation et les enfants qui vivent dans la pauvreté sont le plus à risque.

Personnes âgées : la probabilité de souffrir de constipation augmente avec l’âge et les études suggèrent que le risque est cinq fois plus important chez les personnes âgées. Il semblerait qu’après 60 ans, la prévalence de la constipation s’élève, avec un maximum après 70 ans. Les personnes institutionnalisées constituent également une population à risque de constipation 3,5.

10 à 20% de la population adulte est concernée par la constipation chronique 9.

10 à 35 % des enfants présentent une constipation en France 8.

Graphique pourcentage constipation

Pourquoi sommes-nous constipés ?

Plusieurs facteurs de risque de constipation ont été identifiés, comme le sexe féminin et l’âge élevé. D’autres facteurs semblent aussi pouvoir influencer la survenue d’une constipation : une activité physique moindre, l’usage de certains médicaments, la dépression, les abus physiques et sexuels et le stress1,3,10.

La forte prévalence de la constipation chez les patients institutionnalisés est seulement en partie liée aux effets secondaires de certains médicaments11,12.

La constipation a été également associée à un faible apport en fibres alimentaires dans certains pays et à une ration calorique faible 3,5,13.

Un potentiel manque d’exercice physique
Savez-vous que l’activité physique pourrait faciliter le transit ? Même trente minutes d’exercice par jour peuvent suffire pour faire toute la différence ; pas seulement sur votre digestion mais aussi sur chaque aspect de votre santé. En plus, cela vous maintient en forme ! Nous sommes nombreux à vivre une vie plutôt sédentaire qui augmente les risques d’être confronté à des problèmes de constipation. Essayez de trouver un type d’exercice que vous aimez (marche, vélo ou toute autre chose) et incorporez-le dans vos habitudes quotidiennes14.

Modification de ses habitudes
Les voyages et/ou les changements dans votre alimentation ou votre routine quotidienne peuvent influer sur votre transit. La constipation occasionnelle peut également survenir lorsqu’un changement drastique est apporté dans votre alimentation14. Cela peut se produire lors d’un voyage dans un pays étranger, par exemple. Les vols peuvent également augmenter les risques de constipation car ils impliquent de rester assis pendant de longues périodes.

Manque d’apport en fibres
Les fibres sont importantes pour notre digestion car elles améliorent la santé de nos intestins et influencent la progression des aliments tout au long de la digestion.
Les fruits, les légumes, les aliments à base de céréales complètes, les légumineuses, entre autres, sont de bonnes sources de fibres.

Grossesse
Les changements hormonaux auxquels sont confrontées les femmes pendant la grossesse ralentissent le passage des aliments à travers le corps et augmentent considérablement les probabilités d’avoir des problèmes de constipation.

Consommation de liquides inadéquate
Il est vital de boire beaucoup d’eau pour de nombreuses fonctions corporelles et métaboliques, la digestion ne fait pas exception. Il est important de rester hydraté en buvant au moins 1,5 litre d’eau par jour15 car cela empêche les selles de se déshydrater et de rencontrer des difficultés lors de l’excrétion. Lorsqu’elle est associée à un niveau adéquat de fibre alimentaire, une bonne hydratation peut prévenir la constipation14.

Ignorer le besoin d’aller à la selle
Évitez-vous d’aller à la selle lorsque vous n’êtes pas chez vous ? Vous retenir trop longtemps et trop souvent peut déshydrater les selles et rendre leurs évacuations à venir plus difficile. N’attendez pas, allez-y !

Reconsidérer sa prise de médicaments
La constipation est un effet secondaire de diverses prescriptions médicamenteuses comme les antidépresseurs ou antidouleurs. Etonnamment, les laxatifs peuvent également entraîner une constipation lorsqu’ils sont pris trop fréquemment car ils peuvent engendrer une déshydratation.

Stress et anxiété
Un stress quotidien peut affecter le système digestif et les personnes stressées sont plus fréquemment concernées par la constipation. N’oubliez pas que vous avez besoin d’être détendu pour faciliter le transit régulier.
Le meilleur moment pour aller aux toilettes, c’est le matin. Pour vous préparer, massez votre ventre avec la paume de la main, en effectuant des petits mouvements circulaires dans le sens des aiguilles d’une montre

Pathologie associée
Beaucoup plus rarement, la constipation peut être due à :

  • une maladie du côlon ou du rectum (diverticulose, cancer colorectal...),
  • une maladie autre : diabète, hypothyroïdie, maladie de Parkinson, sclérose en plaque, dépression, troubles anxieux...

D’autres troubles fonctionnels telles que le syndrome de l’intestin irritable peuvent être à l’origine d’une constipation.

La constipation chronique est également présente dans le syndrome de l’intestin irritable et est associée à des douleurs abdominales et un ballonnement abdominal.

Comment prendre en charge la constipation ?

La clé reste l’augmentation des apports en fibres :

Connaissez-vous les recommandations nationales officielles sur la prise en charge de la constipation de mars 2017 ?

Logos recommandations nationales officielles

Il est conseillé aux personnes d’augmenter leur ration alimentaire en consommant des aliments riches en fibres. Il est recommandé d’augmenter l’apport quotidien en fibres par supplémentation diététique ou pharmaceutique de manière progressive (afin de réduire les effets indésirables à type de ballonnement et d’inconfort digestif) jusqu’à atteindre la dose préconisée standard d’au moins 25 g/j (qui sera adaptée à chaque personne) pour traiter une Constipation Chronique légère à modérée, Niveau de preuve II, Grade de recommandation B. Un apport quotidien de 20 à 25 g/j de fibres est préconisé en première intention dans les principales recommandations pour la prise en charge de la Constipation chronique14,16.

En plus des recommandations ci-dessus, voici deux astuces additionnelles qui peuvent vous aider en cas de constipation :

Assurez-vous d’avoir une bonne posture 
Saviez-vous qu’adopter une bonne position assise peut aider à ouvrir l’intestin, à réduire l’effort à la défécation et à prévenir la constipation ? Nombre d’entre nous, dans les pays occidentaux, n’adoptent pas une position assise optimale à cause de la façon dont nos toilettes sont conçues. Si vous souffrez de constipation, essayez d’utiliser un tabouret pour surélever vos pieds.

Faites confiance à la nature
Les prescriptions médicamenteuses ne sont pas la solution à tous les problèmes. Veillez à manger sainement, et choisissez des remèdes naturels comme des solutions à base de plantes ou de gomme de guar.

 

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  1. Camilleri, M., Ford, AC., Mawe, GM., et al. (2017). Chronic constipation. Nat Rev Dis Primers 3:17095
  2. Mion, F. (2018). Conseil de pratique, constipation. SNFGE/GFNG. [En ligne] https://www.snfge.org/download/file/fid/3007, consulté le 30 mars 2020.
  3. Vitton, V., Damon, H., et al. (2017) Recommandations pour la pratique clinique de la prise en charge de la constipation. SFNCP éditions 2017.
  4. Serra, Jordi, et al. "European society of neurogastroenterology and motility guidelines on functional constipation in adults." Neurogastroenterology & Motility 32.2 (2020): e13762.
  5. Mugie SM, Benninga MA, Di Lorenzo C. Epidemiology of constipation in children and adults: a systematic review. Best Pract Res Clin Gastroenterol. 2011;25(1):3-18
  6. Drossman DA, Li Z, Andruzzi E, Temple RD, Talley NJ, Thompson WG, et al. U.S. householder survey of functional gastrointestinal disorders. Prevalence, sociodemography, and health impact. Dig Dis Sci. 1993;38(9):1569-80.
  7. Chiarelli P, Brown W, McElduff P. Constipation in Australian women: prevalence and associated factors. Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct. 2000;11(2):71-8.
  8. Bellaïche, M. (2016). Constipation chez l’enfant. [En ligne] https://www.fmcgastro.org/wp- content/uploads/file/pdf2016/175_178_Bellaiche.pdf, consulté le 30 mars 2020
  9. SFNGE, La constipation chronique, Septembre 2017 : https://www.snfge.org/content/constipation-chronique
  10. Lindberg, G., Hamid, S., Malfertheiner, P., Thomsen, O., Fernandez, L. B., Garisch, J., ... & Wong, B. (2010). Constipation: une approche globale. World Gastroenterology Organisation.
  11. De Giorgio, R., Ruggeri, E., Stanghellini, V., Eusebi, L. H., Bazzoli, F., & Chiarioni, G. (2015). Chronic constipation in the elderly: a primer for the gastroenterologist. BMC gastroenterology, 15(1)
  12. Kinnunen O. Study of constipation in a geriatric hospital, day hospital, old people's home and at home Aging (Milano). 1991;3(2):161-70
  13. Chu H, Zhong L, Li H, Zhang X, Zhang J, Hou X. Epidemiology characteristics of constipation for general population, pediatric population, and elderly population in china. Gastroenterol Res Pract. 2014;2014:532734
  14. Bove A, Bellini M, Battaglia E, et al. Consensus statement AIGO/SICCR diagnosis and treatment of chronic constipation and obstructed defecation (Part II: Treatment). World J Gastroenterol 2012;18:4994-5013.
  15. Jequier E., Constant F. « Pourquoi faut-il boire de l’eau ? Pour maintenir la balance hydrique. » Cahiers de nutrition et diététique. Septembre 2009 : 44, 190-197
  16. Bharucha AE, Pemberton JH, Locke GR 3rd. American Gastroenterological Association technical review on constipation. Gastroenterology 2013;144:218-38